Une prière de Jonas en Jonas 2.1-9

Une prière de Jonas en Jonas 2.1-9

Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, je me suis souvenu de l’Éternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi… Jonas 2.8

Ce matin-là, mon téléphone se mit à sonner plus tôt qu’à l’accoutumée. Je répondis à ce numéro familier et la voix de l’autre côté de la ligne exprimait le stress et le désespoir : « Pasteur, je suis désolé d’appeler si tôt le matin. Nous avons de gros problèmes. Puis-je te parler de toute urgence ? »

Une crise était effectivement en cours. Des secrets avaient été révélés. Des vérités cachées depuis de nombreuses années avaient finalement refait surface. Une relation qui semblait saine était désormais sérieusement menacée. Des réputations allaient être démolies. Le bien-être émotionnel et financier de toute une famille étaient en train de vaciller.

Le long des années de ministère, ces appels n’étaient pas rares. À cours d’options, les personnes qui appelaient venaient souvent à moi car la personne en crise n’avait plus d’options pour résoudre ses propres problèmes. Il n’y avait nulle part où se tourner, excepté vers Dieu.

J’appelle ces moments de crises des « moments de Jonas », et j’ai souvent exprimé cette idée quand je rencontre des personnes en crise.

L’histoire de Jonas est bien connue, même parmi les personnes qui n’ont pas grandi accompagnées de manière régulière par les récits bibliques. L’appel de Dieu est adressé à Jonas. L’histoire ne nous dit pas pour quelle raison Dieu choisit d’appeler Jonas. Il était simplement celui qui était retenu captif par la Parole de Dieu. Comme c’est souvent le cas, lorsque la Parole de Dieu vient à Jonas le commandement lui est donné : « Va ! » Jonas devait monter jusqu’à Ninive pour y proclamer un message prophétique annonçant le jugement et une destruction imminente.

Cependant, au lieu de monter à Ninive, Jonas choisit de descendre à Tarsis, une ville connue pour sa beauté et son luxe. Non seulement Jonas descend à Tarsis mais il descend aussi à Japho et descend sur les quais pour y trouver un navire. Puis, une fois à bord, il descend au fond du navire. Dieu avait commandé à Jonas de monter ! Au lieu de cela, Jonas choisit de descendre encore et encore.

Malheureusement plus Jonas descendait, plus les vagues du chaos et du péché s’élevaient. Le navire et son équipage innocent auraient pu mourir à cause de la fuite de Jonas face à l’appel de Dieu. Cependant et finalement, en réponse à l’imminente catastrophe, Jonas descend une fois de plus, seulement cette fois-ci Jonas est dans la soumission et non plus dans la rébellion. Jonas descend dans la mer.

L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. (Jonas 2.1)

La prière de Jonas dans le ventre du poisson (2.3-10) s’apparente en réalité davantage à un psaume qu’à une prière spontanée. Les spécialistes la considèrent souvent comme un psaume d’actions de grâce et trouvent ici des similitudes avec d’autres psaumes de l’Ancien Testament (Psaumes 30, 32, 34, 107, 116). Ces psaumes d’actions de grâce ont en commun le fait que, malgré le fait qu’ils commencent par une lamentation de la situation dans laquelle le psalmiste se trouve et souvent par une confession des causes pécheresses de leurs problèmes, ils se concluent en exprimant l’espérance sûre et certaine que Dieu a entendu et qu’il répondra avec grâce et par la délivrance. Jonas est descendu aussi bas que possible jusqu’au ventre du poisson et même là, aux portes de la mort elle-même, Dien entend son cri.

Je pense que le lieu d’où prie Jonas est important. Il se trouve aux portes de la mort, mais il n’est pas encore mort. Il ne peut pas rester dans le poisson pour toujours, mais le ventre du poisson – aussi sombre, étroit et rance soit-il – est toujours un lieu de grâce divine. Il était aussi proche de la mort que possible, mais il n’était pas encore mort. Le poisson était un lieu où, pour trois jour, Jonas allait soit continuer à descendre sur le chemin menant à une mort sûre et certaine, soit dans son désespoir se tourner vers la vie qui se trouve en Dieu.

C’est pour cette raison que j’appelle divers temps de crise les « moments de Jonas ». Souvent ces appels qui viennent du désespoir, de la préoccupation et des cœurs brisés sont les espaces sombres, étroits et inconfortables de la grâce de Dieu (qui sentent un peu mauvais comme un cocktail de crevettes en cours de digestion). Ces espaces nous font penser à la mort, mais ils ne sont pas encore la mort. Ils en sont très proches. Ces espaces de grâce peuvent être durs et sentir mauvais. Dieu nous les donne afin que nous puissions nous tourner vers lui avant que toutes les réalités du péché ne nous engloutissent complètement et définitivement.

Du fond de la mer, Dieu a entendu les cris de Jonas. Dieu a entendu les cris d’Israël retenu captif en Égypte. Dieu a entendu les cris des Judéens en exile à Babylone. Et Dieu entend toujours aujourd’hui nos cris, même quand ceux-ci s’élèvent d’endroits sombres et désespérés que nous avons-nous-mêmes façonnés. Et celui qui nous a appelés nous entend toujours, et il est capable de racheter et de finir son œuvre en nous.

Scott Daniels est surintendant général dans l’Église du Nazaréen.

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