Noël en Allemagne

Noël en Allemagne

Bien souvent, certains moments de notre enfance ont une influence tout au long de notre vie. Les années que j’ai vécues en Allemagne pendant mon enfance ont été profondément formatrices pour moi et pour ma manière de comprendre le Christ.

 

Le parfum des épines flottait dans l’air tandis que j’admirais le sapin de Noël éclairé par les bougies. Notre famille d’église était rassemblée pour le culte de la veillée de Noël pendant lequel nous chantions des cantiques de louange et d’adoration à notre Roi nouveau-né. Chacun d’entre nous, jeunes et vieux, avions reçu une bougie rouge avec une brindille de sapin enfoncées dans un petit bloc de plâtre qui ressemblait vaguement à une demi boule de neige. Mes yeux étaient fixés sur les flammes vacillantes, les odeurs et à présent le son des chants des fidèles qui donnaient vie à Noël. Bientôt, nous chantions « Ihr Kinderlein, kommet » — « Oh venez, petits enfants ».

 

Ihr Kinderlein, kommet, o kommet doch all!

Zur Krippe her kommet in Bethlehems Stall

und seht, was in dieser hochheiligen Nacht

der Vater im Himmel für Freude uns macht!

 

Oh venez, petits enfants, oh venez donc tous,

À l’étable de Bethléhem, dans l’étable de Bethléhem.

Et voyez avec joie cette scène glorieuse

Que notre Père céleste nous a envoyée cette nuit.

 

Le culte tout entier était une invitation et un temps d’attente. Je savais, en tant que jeune enfant, que j’étais invitée à m’approcher de la mangeoire et à voir le don glorieux que notre Père céleste nous avait envoyé à tous. C’était le but de cette soirée – le Christ nouveau-né. Plusieurs semaines auparavant, Saint Nicolas était déjà venu le soir du 5 décembre où nous avions sorti nos souliers dans l’espoir que vienne celui qui était, selon la mémoire de tous, généreux envers les enfants. Le lendemain matin, nous nous levions pour voir si nos souliers étaient remplis de chocolat ou de charbon. Même si nous étions très jeunes, nous ressentions une sorte de jugement divin sur notre comportement, et nous voulions que Saint Nicolas soit content.

 

Puisque le Saint bien-aimé était déjà venu, lors de la veillée de Noël notre attention était entièrement tournée vers le Christ nouveau-né. Cette attente était allée grandissante pendant le mois entier tandis que nous ouvrions chaque jour notre Adventskalender, qui nous menait jusqu’à ce moment de la veille de Noël. Maman préparait toujours une « Adventskranz », une couronne de l’Avent, composée de quatre bougies rouges, chacune étant allumée chaque semaine qui précédait la veillée de Noël. Chaque journée était pleine de joie et d’attente tournée vers cet événement.

 

Nous arrivions à l’apogée de cette veillée en chantant « Stille Nacht », « Douce nuit ». Les voix de chacun s’unissaient pour entonner « Douce nuit, sainte nuit » à travers le sanctuaire. Nous célébrions la lumière de Jésus-Christ qui perce les ténèbres de ce monde en allumant unes à unes nos bougies. Après le culte, nous retournions à la maison pour trouver nos cadeaux sous le sapin, et nous nous souvenions que le Christ était le plus grand de tous les cadeaux.

 

Bien que nos souvenirs de Noël soient tous différents, la réalité du Christ nouveau-né demeure. Cette année encore, accueillons la lumière de l’aube de ce premier Noël !

 

Carla Sunberg est surintendante générale dans l’Église du Nazaréen.

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